Capitale économique de la Bolivie, La Paz ne présente à priori que peu d'intérêts touristiques. C'est tout de même une étape obligée sur la route du lac Titicaca. Et en plus, elle a l'avantage d'être le point de départ idéal pour deux attractions majeures du pays : la descente en vélo de la calle de la muerte (la route de la mort) et l'ascension du Huayna Potosi, considéré comme le sommet au dessus des 6 000 m d'altitude le plus accessible au monde. Yannick prévoit de tester la première ! L'étape sera courte : deux jours et puis s'en vont ...
27/06
Un bus de nuit nous permet d'arriver tôt à La Paz. La nuit aura été un peu agitée et surtout très fraîche. Mais les deux glaçons arrivent tout de même en un seul morceau et profitent des premiers rayons de soleil sur la ville pour se réchauffer un peu. La recherche d'hôtel dans ces rues pentues avec nos sacs sur le dos et à 3 600 m d'altitude nous donnent même quelques bouffées de chaleur.
Une fois l'hôtel choisi, nous partons à pied arpenter les ruelles de la ville, en jetant un oeil par-ci par-là à la recherche d'un Lonely du Pérou (on a laissé tomber pour la Bolivie, ça ne vaut plus le coup). Yannick prend également quelques infos pour organiser sa sortie VTT du lendemain.
Nous découvrons une ville pas franchement sexy, mais avec beaucoup d'animation. Le trafic est dense et les trottoirs encombrés par les nombreux stands de rue.
Encore une fois, pas de site touristique particulier à aller visiter, nous nous baladons un peu au hasard. Le bruit de fond est principalement composé de pétards, particulièrement fréquents en Bolivie. Nous comprenons un peu plus tard qu'il y en a particulièrement beaucoup aujourd'hui lorsque nous croisons une manif géante de toutes les minorités du pays qui sont venues réclamer plus de ... euh, on sait pas trop quoi en fait ;-)
Le soleil est présent et ça fait bien plaisir de faire sauter la polaire lorsque nous arrivons sur la place Murillo, sur laquelle se trouve le palais présidentiel. On se rend par contre compte que les pigeons ne sont pas qu'un mal français, il y en a des milliers sur cette place !
Sur le chemin du retour, nous faisons un petit stop au fameux marché des sorcières. Les stands sont tenus par des dames qui portent bien leur surnom et qui vendent toutes sortes de potions "magiques" censées agir contre tous les maux. Elles vendent également des foetus de lama séchés ... Oui oui, vous avez bien compris ! Si cela peut nous sembler ignoble, ici, il faut savoir que tous les architectes ou artisans les incorporent dans les fondations de toutes constructions comme porte-bonheur. Un don à la Pachamama (Terre-Mère), qui occupe une place particulièrement importante dans la culture andine.
La bonne surprise de la fin de journée est le fruit de la persévérance d'Anne-Laure, qui flaire le bar à touristes dans lequel nous dégotons un Lonely du Pérou dernière édition, en français, et pour pas trop cher !!!! Yeahhhh !!
Le soir, nous fêtons ça autour d'une pizza géante franchement terrible !! Yannick est aux anges !
28/06
Aujourd'hui, je quitte Anne-Laure ! Je me lance dans la descente de la route de la mort ! Cette route, qui relie La Paz et la région des Yungas, point d'entrée dans l'Amazonie bolivienne, a obtenu en 1995 le titre très sérieux de route la plus dangereuse du monde. En fait, c'est une route (ou plutôt un chemin) de montagne creusée avec les moyens du bord il y a plus de 80 ans par des prisoniers paraguayens. Le vide d'un côté, peut s'élever jusqu'à 1km selon les manifestants (le guide), ou 600 m selon la police (Lonely + internet). De quoi filer quelques sueurs froides dans tous les cas ! Petite stat un peu effrayante mais qui s'arrange tout de même depuis la fermeture de la route et la création en 2006 d'une nouvelle route : 200 à 300 voyageurs s'y tuent chaque année, soit 1 véhicule qui tombe tous les 15 jours. Bref, un vrai carnage, qui se matérialise par les nombreuses croix qui s'enchainent sur la route ainsi que les cadavres de voitures et de bus que l'on peut apercevoir quelques centaines de mètres plus loin.
Mais dans les faits, elle donne quoi cette route ?? En fait, la journée commence par un tronçon de route bitumée, qui permet de prendre en main son vélo, et je suppose au guide de vérifier que le touriste n'a pas menti sur ses capacités. Le point de départ se situe à 4 700 m, le thermomètre s'approche doucement de 0°.
Puis vient ensuite la piste avec d'emblée le passage le plus vertigineux et les fameux précipices. C'est vraiment impressionnant quand on y réfléchit, mais le chemin est tout de même assez large pour accueillir un camion, donc en se serrant un peu vers la paroi, ça va ! Et puis comme je m'amuse à le dire, qu'il y ait 600 m ou 30 m de vide, le résultat est à peu près le même en cas de chute. Seul hic, c'est quand des chûtes d'eau tombent direct sur une route taillée dans la roche et donc toute rocailleuse. D'un ça mouille bien, et de deux, ça glisse !
Bon, le guide me sentant un peu trop en confiance, il s'arrête sur le bord de la route, me demande de me pencher pour voir la première carcasse de voiture, vestige du dernier accident en date, deux mois auparavant ... Effet immédiat, je lève un peu le pied !
Nous continuous et faisons quelques pauses pour immortaliser (je sais pas si le terme est bien choisi ;-) ces moments. Petit à petit, nous retirons les couches de vêtements. L'altitude baisse à vue d'oeil pendant que la température monte en flèche. Il faut savoir que tout en bas de la route, nous serons à 1 100 m. Je vous laisse faire le calcul, sachant que le thermomètre affichera 32°.
Petit à petit, la route devient de moins en moins impressionnante et je peux alors m'amuser un peu en faisant une petite course avec le guide, perdue malheureusement, il fait le double de mon poids ...
Nous terminons 4h plus tard dans un début de jungle amazonienne, sirotant une petite bière, dévorant quelques plats boliviens et trainant dans un hamac sous un cagnard impressionnant. Le pied quoi ! Si l'on ne tient pas compte bien sûr des énormes boutons qui font leur apparition quelques heures après ma visite dans le hamac et qui plusieurs jours plus tard me démangent encore affreusement !
Petite surprise de fin de journée, alors que je m'étais assuré qu'on remonterait par la nouvelle route, on m'informe qu'en fait on va remonter par la mauvaise ... Ne plus être aux commandes et se retrouver dans un véhicule qui prend toute la largeur de la piste, c'est tout de suite plus flippant ! Le clou du spectacle vient vers la fin, quand le vide atteint ses sommets. Un tracteur a déversé de grandes quantités de terre sur la piste, qui une fois tassées par les véhicules, permettront d'applanir le chemin. Le problème, c'est qu'on est les premiers. La vieille camionette ne peut pas passer dessus, il faudra donc contourner. Côté paroi, on n'a pas la place, donc on se lance côté vide ... Les deux roues se trouvent à quelques centimètres du vide, et au cas où ça ne suffise pas, il faut qu'on monte un peu sur le monticule de terre avec les roues de gauche, ce qui nous fait pencher sur le vide ... Bref, je ne pensais pas pouvoir rester en apnée si longtemps !! (ps : la photo ci-dessous a été prise à un moment moins flippant ;-)
Que de bons souvenirs tout de même, que je m'empresse de raconter à Anne-Laure, un peu inquiète de me voir arriver après l'heure prévue et qui a passé une journée plus reposante que la mienne dirons-nous !
Ce soir, nous dinons indien (oui, la cuisine bolivienne, c'est pas vraiment ça) et ne veillons pas trop car nous avons un bus pour le lac Titicaca qui part à 7h30 demain matin.
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