Cusco, la vallée sacrée & le Machu Picchu

Selon la légende, le dieu du soleil donna un bâton d'or à Manco Capac (le premier inca, cf. Lac Titicaca) et lui ordonna de s'installer à l'endroit où il pourrait l'enfoncer dans le sol jusqu'à ce qu'il disparaisse. Là serait le nombril du monde, traduit en quechua par "qosq'o" : d'où le nom de Cusco ! Ce lieu allait devenir le centre de l'un des empires les plus influents d'Amérique. On ne pouvait manquer ça !

07/07
Notre bus en direction de Cusco nous attend à 8h. Le taxi avec qui nous nous sommes mis d'accord hier ne venant pas à 7h30, nous en démarchons un autre sans trop de difficulté.
Une fois dans le bus, nous n'avons plus qu'à terminer notre nuit, bouquiner et autres passe-temps : le trajet dure 7h !
À notre arrivée, nous découvrons une ville touristique mais dont le coeur historique est un petit bijou. Nous avons réservé un hôtel pour 3 nuits qui a le triple avantage d'être super mignon, d'être doté d'une cuisine et d'être tenu par une femme très sympa ! On sent qu'on va se plaire ici.
Les occupations logistiques nous prennent l'après-midi : donner notre linge à laver, faire des courses pour préparer de bons petits plats, réserver le train pour le Machu Picchu. Bref, ça demande de l'organisation de voyager, même en mode sac à dos !
Ce soir, on se prépare des bons hamburgeurs maison et on file au lit.

08/07
La journée commence bien pour Yannick. Ici, on capte TV5 Monde et il peut donc regarder l'étape du jour du Tour de France. Les commentaires de Laurent Jalabert et la victoire française sont un signe que la journée sera excellente. Et ça ne loupe pas, nous nous payons un déjeuner du dimanche : un bon poulet à la braise que les péruviens réussissent à merveille. Pas très diet mais on se croirait un peu revenus en France.
Ensuite, nous nous lançons dans une balade de la ville. Le temps est largement plus beau que la veille, les gens sont dans la rue, les marchés sont de sortie et les nombreuses églises sont remplies.

Nous traversons le quartier San Fransisco où se déroule la fête forraine dominicale. Je vous vois déjà imaginer les grands 8 et autres auto-tamponneuses ... Non non non, ici, on dispose une table, on pose dessus des bouteilles d'Inka-Cola (un soda local jaune fluo), des paquets de gâteaux et avec un anneau, celui qui parvient à bien viser remporte l'objet tant désiré !!
Nous passons ensuite sur la Plaza des Armas (dans chaque ville du Pérou, la place principale s'appelle ainsi) qui est particulièrement réussie. Deux belles églises la bordent ainsi que de beaux bâtiments.
Nous prenons enfin un peu de hauteur en arpentant les ruelles pentues du quartier de San Blas. Ici se concentre la majorité des boutiques de produits artisanaux. Les ruelles sont toutes pavées, seules les plus petits véhicules parviennent à s'y faufiler. Les trottoirs sont souvent à peine suffisants pour un piéton. Mais les belles maisons aux murs en pierre donnent un charme vraiment particulier à ce quartier.
Alors que nous avions trouvé un resto / bar la veille qui faisait des bons jus de fruits, mais un peu chers, nous en découvrons un nouveau aujourd'hui au marché principal. Rapport qualité / prix imbattable : 3,5 soles (un peu plus d'1€) pour 4 grands verres bien remplis !! Autant vous dire que nous hésitons à laisser tomber l'hôtel et à planter la tente ici ;-)
Aujourd'hui on est dimanche, c'est donc soirée bolognaise ! On ne sait pas si on a perdu le coup de main ou si les produits ne sont pas aussi bons qu'en France, mais elles ne valent pas celles qu'on se faisait à Paris !

09/07
Après le faux départ de la veille, nous nous lançons vers Pissac, petit village situé au coeur de la Vallée Sacrée qui mène jusqu'au Machu Picchu. Plusieurs sites sur la route sont indiqués dans notre guide, mais le prix du billet nous fait renoncer. Nous optons donc pour un collectivo, petit bus fréquenté par les locaux et qui nous mène directement à Pissac.
Le village est très charmant. Nous y déjeunons les meilleurs empañadas depuis un bon moment. Nous tentons ensuite de nous lancer dans l'ascension de la montagne qui mène aux ruines mais sommes stoppés dans notre élan par le gardien qui nous annonce que l'on ne peut prendre un billet individuel et que le seul moyen est de payer le fameux billet touristique. Tant pis, nous profitons un peu du soleil, de la vue sur le village et la vallée, puis redescendons faire quelques emplettes au marché artisanal sur la place centrale. Quel beau marché ! Mais il ne faut pas hésiter à négocier car les prix de départ sont dignes de ceux d'Indonésie ! On se croirait de retour en Asie ...
Le retour se fait également en collectivo. Et avant de rentrer, nous faisons un passage par le marché acheter des légumes que nous cuisinerons ce soir, mais aussi et surtout nous en profitons pour boire un bon jus de fruit. Seul hic, le jus affiché à 3,50 soles en coûte finalement 4 ! Petite prise de bec entre Yannick et la dame qui se solde par un cache-cache improvisé entre un tabouret du stand et sa propriétaire. Non mais !

10/07
Nous quittons aujourd'hui notre appart et filons vers Aguas Calientes, le village au pied du Machu Picchu. Nous avons opté pour la solution la plus économique (si l'on excepte la marche évidemment) qui consiste à prendre un collectivo jusqu'à Ollataytambo (2h) puis un train jusqu'à Aguas Calientes (2h). Le trajet en train serpente le long de la rivière au fond de la vallée sacrée. Il fait beau et chaud, c'est très agréable !
Nous posons ensuite nos affaires dans un hôtel très sommaire de ce village qui profite de son monopole pour appliquer des prix très élevés.
Nous sommes au fond de cette vallée très encaissée où le soleil ne peut se faufiler que quelques heures dans la journée. Les sources d'eau chaude sont un des attraits de la ville, mais il parait qu'elles sont sales en fin de journée donc nous renonçons. Nous achetons nos billets de bus pour le lendemain matin. Nous prévoyons de prendre le premier bus vers 5h30 pour être dans les premiers sur le site.
On se couche donc tôt ce soir après avoir regardé un film sur l'ipad.

11/07
Le jour J est arrivé ! Le gérant de l'hôtel oublie de nous réveiller mais heureusement, nous l'avions anticipé.
Un petit déj rapidement avalé et nous voilà en train de faire la queue pour monter dans le bus. Comme nous l'avons appris, 22 bus sont réquisitionnés pour monter les 2 000 visiteurs quotidiens sur le site. Nous montons dans un des premiers et parvenons avec les premiers rayons de soleil au coeur de cette cité hallucinante. Pas le temps de chômer, quelques minutes pour prendre quelques photos - qui s'avèreront un peu sombres à cause du manque de lumière mais qui montrent le site avant l'afflux des touristes - et nous voilà lancés à l'assaut du Wayna Picchu. Il s'agit d'un pic vertigineux situé juste à côté de la cité et sur lequel seuls 400 visiteurs peuvent monter chaque jour (200 à 7h et 200 à 10h). Nous sommes environ les 10èmes à partir et petit à petit nous doublons les touristes. Finalement, nous nous rendons compte que nous sommes en tête. Notre esprit de compétition mêlé à notre forme physique du moment et à notre envie de valider le défi de Chloé nous prive de la moindre pause. La montée est extrêmement impressionnante avec des passages accrochés à une corde. Les personnes sensibles au vertige sont servies. Mais lorsque nous atteignons le sommet en premiers (une grosse dizaine de minutes avant nos premiers poursuivants) et découvrons la cité en contrebas avec les rayons de soleil qui font ressortir toutes les couleurs, nous oublions tout ! C'est surréaliste comme paysage. Comment les incas ont-ils pu construire une cité à cet endroit ?
Nous restons là un bon moment, discutons humblement avec ce couple de profs d'espagnol de Reims arrivés tant de temps après nous ;-) Heureusement que nous sommes à l'ère du numérique car nous aurions dilapidé la moitié de notre budget "tour du monde" en pellicules.
Puis nous redescendons avant de monter à nouveau sur un nouveau sommet, moins haut mais aussi plus près et moins fréquenté. Nous n'y croiserons personne pendant l'heure que nous y passons. Depuis celui-ci, la vue est franchement top également. Nous ne nous pressons pas car on sait que c'est l'heure de pointe sur le site et donc nous profitons du soleil accrochés à nos rochers ! Un pur moment de bonheur !
Lorsque nous retournons au sein des ruines, l'afflux et toujours élevé et nous décidons donc de patienter encore un peu allongés dans l'herbe incroyablement verte. Nous visitons ensuite la partie basse des ruines avec le quartier industriel, le quartier résidentiel, la zone carcérale et la salle du condor. Dans cette "salle" se trouve un condor taillé dans la pierre. Lorsque l'on verse de l'eau sur le sommet de sa tête, on voit l'eau descendre dans deux rigoles le long de son crâne jusqu'à entrer dans un trou dans la pierre. Il s'agissait à l'époque d'un moyen de faire des dons à la Pacha Mama, la terre-mère dont nous vous avions parlé dans les articles précédents.
Un peu affaiblis par ces marches sportives, nous ressortons du site et allons dans le seul bar / resto du coin. Bizarrement, ils ont compris qu'ils étaient les seuls en profitent pour appliquer des tarifs prohibitifs. Mais nous sommes partis à vide et n'avons donc pas le choix - un petit conseil, ne pas croire le lonely planet lorsqu'il dit que les bouteilles d'eau et les sandwichs ne sont pas admis.
Après ce repas revigorant, nous nous lançons dans une nouvelle balade, à l'assaut du pont inca. Le point de départ de cette marche se trouve du côté opposé du Wayna Picchu et nous donne donc un nouveau point de vue sur le Machu Picchu, franchement magnifique aussi.
La marche n'est pas difficile, mais encore une fois, on est sur un petit chemin étroit avec des centaines de mètres de vide à notre droite. On se dit que ces incas maitrisaient la montagne à la perfection pour arriver à faire ces chemins à l'époque. Mais ce n'est en fait rien à côté du fameux pont auquel nous arrivons. Celui-ci est construit dans une paroie rocheuse, une mince planche de bois pouvant être retirée et coupant l'accès par cette route. Le pont est désormais interdit d'accès depuis la mort d'un touriste un peu trop sûr de lui. Vous comprendrez mieux avec les photos !
Nous faisons une nouvelle pause soleil / sieste au retour sur les ruines avant de nous lancer dans la visite du haut du site. Nous grimpons jusqu'à une petite colline jusqu'au principal sanctuaire du Machu Picchu, l'Intihuatana. Ce mot quechua fait référence à un pilier gravé dans la roche que l'on peut prendre pour un cadran solaire. En fait, les incas parvenaient à prédire les solstices à l'aide de ses différentes faces.
Il est temps de redescendre. Cette fois-ci, nous partons à pied. Le bus n'est pas donné, nous descendons donc les noooooombreuses marches pour regagner Agua Calientes. Les jambes tremblent un peu après cette grosse heure de descente, mais nous apprécions la balade le long de la rivière une fois au fond de la vallée.
La douche fait un bien fou, mais n'efface pas toutes ces images qui seront dorénavant gravées dans nos têtes ! Beaucoup organisent un voyage au Pérou axé autour de la visite du Machu Picchu, on comprend maintenant que c'est légitime. Quel qu'en soit le prix !
Pas besoin de vous dire que ce soir, on ne fait pas long feu (oups, c'est fait !).

12/07
Pour des raisons purement économiques (la ville d'Agua Calientes n'est pas franchement intéressante), nous avons décidé de rester une nuit supplémentaire ici et de prendre le train ce matin tôt.
Nous passons à nouveau par Ollataytambo et enchainons sur 2h de bus pour rejoindre Cusco. Une fois arrivés, nous posons nos affaires dans un hôtel différent, meilleur marché dans le quartier de San Fransisco.
La fin de journée est à nouveau occupée à des fins administratives telles que l'achat du billet de bus pour notre prochaine destination.

13/07
Nous attaquons une de ces journées de transition. Nous prenons un bus de nuit ce soir et devons libérer la chambre en fin de matinée. Finalement, le temps passe vite car nous avons des choses à faire. Nous cherchons quelques souvenirs à ramener en France. Nous tombons aussi par hasard sur un nouveau marché dans lequel les jus de fruits sont encore meilleur marché et dans lequel on trouve un gâteau maison qui rappelle à Yannick celui de sa mamie ! Hmmmm !
À 17h, nous embarquons dans notre bus en direction d'Ica. Le trajet devrait en principe durer 14h. On a bien dit en principe ...


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