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Noroeste Argentin

A nous les paysages arides du nord ouest argentin et Jérem, une dernière fois, à la rédaction !
10/06
Nos amis dorment encore quand nous nous levons pour un petit dej express car nous avons un vol à prendre. La navette pour l'aéroport était réservée pour 7h30 mais il n'y a toujours personne à 8h. Je suis probablement le seul à ne pas stresser et le chauffeur qui arrive enfin me donne raison : "el aeropuerto es un chico", traduisez un enfant... Oui l'aéroport est tout petit et l'enregistrement nous prend 3 minutes, nous avons le temps de jouer au Barbu plusieurs tours avant de monter à bord. Le vol nous permet de lire Le Routard et de prévoir le programme des jours suivants, du moins le croit-on à ce moment là !
La fin du vol est superbe puisque nous approchons de la Cordillère des Andes et finissons par la longer avant d'atterrir. Salta y est nichée à 1250 mètres d'altitude, au milieu de plusieurs sommets. Le taxi nous mène à l'un des hôtels recommandés par le guide mais c'est une déception. Avant de poursuivre nos recherches à travers la ville, sacs sur le dos, nous avalons une bonne empeñada ! Nous atterrissons finalement à la Residencia Elena, accueillis par un hôte très agréable. Il nous conseille le Patio de las Empeñadas pour déjeuner où nous marchons à grands pas. Là-bas pas de touriste mais un chanteur qui nous joue de la guitare et surtout les meilleures empeñadas du voyage. Nous goûtons aussi les autres spécialités de la région, des plats de maïs et de viande servis enroulés dans une feuille de maïs : le Humita n'est pas bon alors que nous savourons le Tamales !
L'après-midi est consacré à l'organisation des jours suivants. Nous devons louer une voiture pour faire une boucle de 3 jours dans le Sud de la ville et trouver un moyen de remonter ensuite vers la frontière bolivienne au Nord. Ce point n'est pas un problème puisque de nombreux tours-opérateurs proposent une excursion d'une journée jusqu'à Humahuaca, et notre préférence va vers celui qui nous accoste en Français. Bien renseignés nous confirmerons notre présence à notre retour à Salta. Retour qui est avancé d'un jour car l'une des routes que nous souhaitions emprunter est fermée, ou peut-être pas, en tout cas déconseillée car souvent fermée. Nous écoutons les conseils de l'office du tourisme et nous résignons à ne pas aller suivre le fameux Train des Nuages. On ne ramènera pas de photos de ponts et viaducs mais notre trip de 2 jours vers Cafayate et Cachi promet d'être super, surtout une fois décidés sur la location de notre Ford Ecosport, la voiture du touriste ! Ca ressemble à un 4x4 mais n'a que 2 roues motrices et un coffre tout juste assez grand pour nos 5 bagages, mais je peux brancher mon iPhone et choisir la musique (à défaut de pouvoir conduire car j'ai laissé mon permis à Paris).
Il est temps de préciser que nous sommes dimanche et que nous devons donc nous débrouiller avec des heures d'ouverture très variées chez les prestataires. Difficulté supplémentaire : on a du mal à s'entendre car des hauts parleurs diffusent de façon très forte la messe dans toutes les rues du centre ville. Curieux j'emmène Alex et Yannick sur la place centrale pour voir ce qui s'y passe. Nous sommes très surpris de découvrir une foule tournée vers la façade de la cathédrale. L'office est donné depuis le seuil de la porte par une cohorte de religieux, et très suivi. Nous nous approchons, en plein soleil, tandis que des fidèles posent le genou à terre tout autour de nous pendant l'eucharistie.
Le dîner chez Don Jose nous permet de découvrir de nouveaux mets locaux : le cazuelo de cabra pour Alex, une pièce de mouton servie telle un pot-au-feu, et un locro pour moi, une soupe de maïs, très bonne mais dans laquelle trempent des morceaux de boeuf (enfin de vache) très gras. La journée se termine par un tour de la place 9 de Julio de nuit pour quelques photos des bâtiments illuminés et nous sommes encore suivis par des chiens sauvages... Pour échapper à l'un d'eux je rentre dans une boutique avec Eléa et Alex et mademoiselle craque pour un pull en alpaga très couleur locale, aux motifs de lama !

11/06
Aujourd'hui nous prévoyons 5 heures de route jusqu'à Cafayate, tout droit au Sud, ce sera le double demain. Cela nous laisse donc le temps de petit déjeuner, d'aller chercher la voiture à la porte à côté, littéralement, et de faire le plein. On est d'abord sur une bonne route sans intérêt qui traverse plusieurs petites villes avant d'atteindre les vallées Cachaques. La route devient plus sinueuses, se transformant parfois en piste et nous entrons dans la Quebrada, soit le canyon. Les paysages sont magnifiques tout autour de nous et imposent un premier stop photos. Devant les roches rouges parsemées de bosquets et cactus bien verts nous faisons appel à notre imagination pour prendre la pose, et très vite nous sautons !
Sur la suite du chemin nous nous arrêtons aux stops prévus le long de la route et recommandés par notre guide du Routard pour découvrir des formations rocheuses comme la Garganta del Diablo (décidément après Iguazu quelle originalité) ou l'Amphithéâtre, et des points de vue comme celui de Tres Cruces.
Nous sommes également à l'affût des animaux qui vivent sur ce territoire et nous régalons des vols d'aigles au-dessus de nos têtes, à moins qu'il ne s'agisse de condors... Après les troupeaux de vaches nous voyons beaucoup de chevaux et ânes en liberté, et même un fennec qui traverse devant nous (un zorro en espagnol). Mais le plus impressionnant c'est bien sûr nos premiers lamas, qui sont attachés à un piquet et que l'on nourrit à la main ! Anne-Laure essaye de communiquer avec le petit et sa maman et prend de belles photos.
Nous poursuivons sur cette incroyable route pour arriver au Sapo, un rocher plus ou moins en forme de crapaud et finalement au Castillo, un fort en pierre, on vous laisse juger !

L'hôtel est déjà réservé à Cafayate où nous allons passer une excellente soirée en 3 temps. D'abord et avant qu'il ne soit trop tard une visite de cave car ici on fait du bon vin. Nous allons rapidement dans le bâtiment découvrir comment Nanni produit du vin bio depuis 30 ans et apprenons notamment qu'un blanc d'oeuf dans une cuve de vin rouge permet de nettoyer les impuretés... Ensuite vient la dégustation de vins jeunes et monocépages. La spécialité locale est le Torrontes, un cépage argentin issu de croisements, qui fait un vin blanc sec très fruité, et un vin plus liquoreux en vendanges tardives. Côté rouge nous goûtons un excellent Cabernet Sauvignon et un Malbec. Ce cépage a été importé de France en 1853, 10 ans avant l'épidémie de phyloxera qui a ravagé les cultures du Sud Ouest et stoppé la production de ce cépage jusque dans les années 1950, quand il a été réintroduit depuis l'Amérique, pour nous permettre d'apprécier aujourd'hui nos Cahors et Madiran notamment ! La cave produit également un Tannat, plus fort, que nous goûterons au dîner. Mais avant le restaurant, sa dégustation de mets locaux et son chanteur traditionnel, apéro. Vin, saucisson et fromage de chèvres fraîchement achetés nous nous installons sur notre patio et savourons ! Ce soir nous sommes locavores mais cette mise en bouche a un petit goût de France.

12/06
Réveil et petit déjeuner matinaux car nous avons beaucoup de route à faire aujourd'hui. Papa Yannick est au volant, Maman Anne-Laure est devant avec lui et nous sommes sages à l'arrière ! La route est belle au milieu des canyons et les vignes sont nombreuses. J'avais d'abord cru que beaucoup de pieds étaient morts mais les plantes sont seulement en hibernation car il fait froid l'hiver à cette altitude, les feuilles reviendront en septembre. La taille des troncs prouve que ces vignes ont traversé les décennies. Nous sommes aux aguets du moindre âne ou gaucho (ci-dessous sur son cheval) et nous sommes gâtés car nous apercevons bientôt des lamas en liberté, une petite famille dont nous pouvons nous approcher. J'évite de dire aux filles que j'entends le bruit singulier du serpent à sonnette dans les bosquets près de moi alors que j'avance avec Alex, accroupis au milieu des cactus pour ne pas effrayer les petits lamas. Nous ne retournons à la voiture que lorsque Papa Lama s'adresse à nous dans un langage qui rappelle Villeret dans La Soupe aux Choux !
Le prochain arrêt est Molinos, joli petit village où nous sortons rapidement pour la photo de l'église, et un petit dégourdissement des jambes.
Nous continuons notre route et entrons à nouveau dans le Parc National des Cactus, les paysages sont un peu plus verts et nous arrivons à Cachi pour déjeuner. Bain de soleil apprécié avec Anne-Laure en terrasse d'un restaurant dans une petite ruelle pavée. Le village est paisible, tous bâtiments blancs et l'on vend de nombreuses plantes aux bienfaits divers sur la place principale. Un petit détour à l'intérieur de l'église s'impose pour admirer son intérieur en cactus, du mobilier à la charpente en passant par l'autel. Une petite glace, un plein et nous repartons vers Salta, toujours au milieu des cactus. La fin de la route est la même que la veille, traversant les villages de banlieue, avec quelques bouchons de fin de journée. Nous rendons la voiture et sommes contents de retrouver l'hôtel de la veille. Cette journée nous a mis en appétit et nous allons donc chez Viejo Jack pour un barbec digne de ce nom, 3 morceaux de 600 grammes avalés avec frites, salade, et bien sûr vin régional !

13/06
Journée off donc grâce matinée, quel bonheur ! Nous changeons de chambre mais dans le même hôtel donc nous prenons notre temps le matin pour profiter des salles de bain et d'Internet au calme. Nous confirmons notre excursion du lendemain et allons dévorer des empeñadas à La Criolita, là où nous nous étions arrêtés à notre arrivée à Salta. Le ventre plein nous partons faire le sport de la semaine : l'ascencion de la colline de la ville. Il y a bien un téléphérique mais nous préférons grimper les 1100 marches qui mènent au point de vue. Il y a environ 500.000 habitants à Salta donc la ville s'étend assez loin entre les montagnes. Nous sommes étonnés de nous retrouver nez à nez avec des sportifs en plein cours, sur leur vélo d'appartement, en plein air face à la vue, musique à fond ! Non seulement les amateurs montent et descendent le long des escaliers en footing mais ils ont tous types de machines de cardio et de muscu en haut.
Nous continuons notre promenade dans les ruelles de la ville, Anne-Laure prend de belles photos de la cathédrale et nous filons chez... Carrefour ! Oui Anne-Laure et Yannick sont quasiment à cours de Nutella donc c'est important. Nous achetons de quoi nous faire un gros apéro dinatoire dans notre chambre dortoir. La journée se termine donc en compet de Barbu !

14/06
Encore un réveil matinal pour partir en minibus à 7h. Nous n'avons pas le guide Français prévu donc Yannick a renégocié nos billets à la baisse, bien joué. Surprise dans le bus, nous sommes l'attraction principale d'une vingtaine de retraités Argentins. Et en bon célibataire je me retrouve à côté d'une femme de Buenos Aires qui fait la conversation et m'offre une petite pierre pour me rappeler d'elle et que je revienne dans son pays, où les gens sont si gentils. Nous dormons tous un peu à tour de rôle et écoutons donc partiellement notre guide local qui nous raconte l'histoire des peuples de la région, de leurs cultures et ressources naturelles.

Le premier arrêt se fait devant le Mont de Sept Couleurs, une montagne principalement ocre où se dessinent des couches plus claires (jaune, gris) et plus foncées (rouge, violet, bleu et vert avec un peu d'imagination). Au pied du mont le village de Purmamarca, avec son acacia millénaire et ses stands multicolores sur lesquels les touristes peuvent trouver couvertures, pulls, bonnets...

Un peu plus loin nous sommes les seuls à descendre car l'arrêt devant la Palette du Peintre se fait normalement au retour mais nous aurons abandonné nos camarades de la maison de retraite. Devant cette montagne aussi colorée se dresse un cimetière d'altitude. Comme dans la plupart des villages ici les morts reposent un peu plus haut sur une colline, et leurs croix sont particulièrement fleuries.
La vallée qui suit est peuplée de cactus qui ont une place importante dans l'histoire argentine. A l'époque de la révolution le général Belgrano commandait 1500 indépendentistes peu formés dont beaucoup étaient malades. Les troupes espagnoles qui arrivaient du Nord étaient mieux organisées et formées de 5000 hommes. Pour gagner du temps Belgrano eut l'idée d'habiller les cactus de la vallée de ponchos et chapeaux, ce qui lui fit gagner 3 jours pour rejoindre d'autres révolutionnaires et préparer une bataille victorieuse !

Deuxième arrêt aux ruines Pucara de Tilkara, restaurées par des archéologues ces 30 dernières années. Nous fuyons le guide et le reste du groupe pour découvrir par nous-mêmes les allées entre les cactus qui mènent aux petites maisons en pierre qu'habitaient les populations locales bien avant l'arrivée des Espagnols. La ville est construite sur une colline telle une forteresse qui permettait à ses habitants de veiller sur leurs champs et leur bétail dans la vallée. Ils ne devaient pas être bien grands car j'ai du mal à passer les petites ouvertures de leurs maisons. Comme Yannick est resté un grand enfant nous nous prêtons tous les 4 à son jeu de cache cache pour qu'il puisse réaliser des photos "où est Charlie", nos têtes dépassant des cactus ! A vous de jouer maintenant !


Nous continuons la route jusqu'à Humahuaca où nous sommes accueillis par un Indien du village qui nous récite un poème dans le bus. Nous laissons nos camarades - notamment ma voisine - entre ses mains et remettons nos sacs sur le dos. Eléa et Anne-Laure avaient repéré un petit hôtel pour notre dernière nuit en Argentine, que Yannick négocie âprement car Le Routard dit que c'est possible. Nous économiserons 3 pesos chacun et serons les seuls clients de l'hôtel !
Nous partons à la découverte de la petite ville et nous faisons installer une table au soleil devant un restaurant au pied de l'église, il fait vraiment bon aujourd'hui. Nous prenons le temps de nous arrêter devant les stands de la place principale et montons jusqu'au monument des Héros de l'Indépendence qui domine la ville. Ni le monument ni la vue ne sont intéressants mais nous bronzons !!! Alors que nous redescendons les marches 2 petits nous accostent. Tupac, 7 ans, nous chante une petite chanson et Jezequel, 9 ans, nous joue la Lambada à la flûte de Pan. Tupac me scrute en tournant autour de moi et finit par me demander si j'ai vraiment une dent en or, je crois qu'il est temps de me brosser les dents !

A la gare routière nous achetons les billets pour La Caiqua, où nous nous rendrons tôt demain matin pour passer à pied la frontière bolivienne. De retour à l'hôtel nous profitons du patio ensoleillé pour apprendre la belote à Alex. Anne-Laure et Yannick me raffraichissent également la mémoire car je n'ai pas joué depuis longtemps. Partie parfaite pour Anne-Laure et moi, je tiens à le préciser. En revanche j'ai oublié les scores des parties de Barbu qui ont suivi avant et après le dîner. Nous sommes encore seuls dans le restaurant et c'est la cuisinière elle-même qui vient nous proposer de bons plats qui suivront nos dernière empeñadas argentines.

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1 commentaires:

Anonyme Says:

Article incroyable ! Bravo !!!

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