Heureux qui ...

28/03

Comme prévu, nous nous levons tôt ce matin. Le départ du bus est prévu à 6h et nous devons avant ça prendre le bac pour traverser la Nam Ou. Vers 5h30, dans la nuit encore noire, nous retrouvons les quelques touristes qui feront route vers le Vietnam et attendons le premier bateau. Aucun local n'est pour l'instant de la partie, mais nous comprenons ensuite pourquoi : ils arrivent tous au dernier moment et on en récupère un certain nombre sur la route qu'on dépose au fur et à mesure.

Vers 6h30, nous prenons la route qui en fait s'avère être une piste. Bien défoncée qui plus est ! Nous avons une trentaine de kilomètres à faire jusqu'à la frontière et une quarantaine ensuite pour atteindre Dien Bien Phu. Nous sommes donc confiants sur l'heure d'arrivée ...

On arrive au poste frontière de Tay Trang dans le brouillard. Ce poste est ouvert depuis seulement 2 ou 3 ans et semble peu fréquenté, ce qu'on peut comprendre vu l'état des pistes ! Nous échangeons les quelques kips qu'il nous reste et passons la frontière sans difficulté et plutôt rapidement cette fois-ci. On a même droit à quelques sourires et un message de bienvenue. Agréable surprise après les nombreux témoignages négatifs sur la population vietnamienne !

Nous reprenons la route et arrivons à Dien Bien Phu vers 12h30. Si on compte 1h pour les formalités, cela fait bien 5h de trajet pour 70km, un record ! Mais le spectacle des rizières en escaliers cultivées compensent largement l'état de la route. Dommage que nous ne puissions pas vous montrer ça à cause de notre &@ù£$> appareil photo !!!

Nous dénichons un hôtel tout juste ouvert près de la gare routière. Vu le prix et la propreté, on ne peut qu'être satisfaits ! En revanche, nous comprenons que cette ville n'est pas du tout touristique lorsque nous partons à la recherche d'un endroit pour déjeuner. Aucun restaurant en vue ! Nous finissons par trouver un boui boui ouvert avec plat unique : le Phò - soupe vietnamienne à base de nouilles de riz, viande et quelques légumes. Pas si mal !

Le soir, nous retrouvons Jérome et les deux petites pour le diner (Sandra n'étant pas très en forme). Nous trouvons par chance une sorte de café qui daigne nous préparer quelques nouilles au boeuf. Le langage des signes mais surtout un détour par les cuisines et le frigo pour Anne-Laure sont nécessaires pour nous faire comprendre. La serveuse, en comprenant que nous sommes français, nous aligne des "Nicolas Sarkozy" et autres "Thierry Henri" qui nous font tous beaucoup rire - oui il nous en faut peu ! Mais décidément, super accueil encore une fois !! Nos routes se séparants, nous disons aurevoir à la petite famille. On se retrouvera peut-être à Hanoi.

29/03

Réveil à nouveau très matinal (c'est ça qu'on appelle des vacances ???) et départ en bus à 6h direction  Sapa dans les montagnes du nord ouest vietnamien.

Personne n'a encore su nous dire exactement combien de temps il faut pour arriver à destination, nous tablons donc sur du 7/8h au regard de la distance à parcourir (220km).

Le bus est à peu près similaire à celui de la veille, mais cette fois-ci, nous sommes les seuls touristes avec  une canadienne et d'énormes sacs de riz (on suppose) qui occupent la place destinée à nos pieds ! Le chauffeur nous met vite dans l'ambiance avec une bonne grosse techno locale ! Nous avons droit en boucle au tube du moment ici, un peu kitsch mais qui a la faculté de rester dans la tête toute la journée. On vous fait partager :

 Autre sport local dont on ne vous a pas encore parlé et dont on a fait les frais pendant tout le voyage : le crachat ! Pas le petit crachat distingué, le gros reniflage, suivi du raclage de gorge et du lancer d'huitre. Problème supplémentaire, le champion national de ce sport est assis au rang devant nous et doit s'entrainer pour les jeux olympiques de Londres. Au delà du fait que la fenêtre est restée ouverte toute la journée alors que la température était faible, nous avons eu droit à une petite brise humide et saliveuse à raison d'environ une fois par minute !

Ceci mis à part, nous parcourons quelques dizaines de kilomètres sans encombre, jusqu'à ce que le bus parte en travers de la route dans un virage et s'arrête à deux pas du ravin ! Heureusement que le chauffeur a eu un bon réflexe. Son fils sort vérifier et sans surprise découvre un pneu crevé. Ni une ni deux, tout le monde descend et le bus est monté au cric ! On sent qu'ils ont l'habitude car 30mn plus tard, nous reprenons la route. En revanche, nous avons utilisé la seule roue de secours disponible et il va donc falloir s'arrêter la réparer dans un garage du coin ... Encore un arrêt d'une bonne trentaine de minutes.

Yannick regarde la carte et se demande s'il n'y a pas un problème car après 5h de route, nous n 'avons même pas fait la moitié du chemin. Et nous ne sommes pas au bout de nos surprises, un peu plus loin, nous apercevons une grande barrière qui bloque la route. Nous comprenons vite qu'un éboulement a recouvert la route et qu'il va falloir attendre que la pelleteuse finisse de la dégager ... Les minutes passent et Anne-Laure commence à désespérer ! Une grosse heure plus tard, nous repartons enfin.

Après 8h de route, premier arrêt officiel dans un boui boui pour déjeuner. Personne ne parle anglais et tout le monde nous ignore. Nous piquons dans l'assiette de notre voisin quelques grains de riz et parvenons à commander quelques nems ... Pas fameux mais il va falloir s'en contenter pour affronter les 3h de trajet annoncés pour atteindre Sapa.

La route, qui n'était déjà pas bonne jusque là devient affreuse. De la piste en pleine montagne, défoncée, a raison de l'estomac de notre voisine de gauche qui rend son déjeuner ... La totale !

Il nous aura donc fallu plus de 11h pour rejoindre Sapa. On n'a jamais été aussi heureux d'arriver même si nous atterrissons dans une ville fantôme avec un brouillard à couper au couteau, une pluie fine et un froid polaire selon nos critères !

Une heure à arpenter les ruelles de cette ville et à visiter des guest houses nous permet de trouver une chambre super pour 12$ la nuit (un peu plus de 8€) où nous imaginons déjà la journée du lendemain à ne rieeeeeeen faire !!

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