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Remontée de la Nam Ou

Après cette belle étape à Luang Prabang, nous empruntons à nouveau la voie fluviale pour gagner étape par étape l'extrême nord du pays à la frontière avec la Chine, la Birmanie et le Vietnam. Cette zone est réputée reculée donc nous faisons le plein d'argent et rechargeons la lampe frontale ;-)

22/03
Pour atteindre notre premier village, il nous faut environ 7h de bateau. Nous arrivons à 9h à l'embarcadère et montons à bord. Un peu de roublardise nous permet de choisir nos places en premiers et nous optons pour le premier rang qui semble avoir l'avantage de nous permettre d'étaler nos jambes. Hormis les quelques projections d'eau et une plus importante exposition au soleil, cela s'avère un bon choix. Les sièges sur lesquels nous sommes assis sont une, voire deux classes en dessous de ceux du premier trajet. Il s'agit de petites chaises d'enfants en bois sur lesquels sont installés de fins coussins et un gilet de sauvetage qui fait office de dossier. Dur dur !!



Nous remontons le Mékong pendant environ 1h avant d'emprunter un de ses affluents qui s'appelle la Nam Ou. Le niveau d'eau descend considérablement et à partir de ce moment là, les rapides deviennent vraiment rapides et il n'est pas rare de devoir sortir du bateau pour le pousser ... On peut en témoigner !
Si les sièges sont moins confortables, on monte cependant en gamme au niveau des paysages avec ces hautes montagnes qui nous entourent, cette végétation luxuriante et ces villages isolés du monde. Sans compter à nouveau tous ces enfants qui se régalent en jouant dans la rivière, les buffles, les pécheurs et les orpailleuses. Malheureusement, notre appareil - qui avait retrouvé ses esprits à Luang Prabang - fait à nouveau des siennes et nous lâche à nouveau. On va finir par croire qu'il n'aime pas le bateau !





Le trajet paraît plus rapide que le premier et nous arrivons à peu près à l'heure à Nong Khiaw. Nous débarquons et filons à la recherche d'un toit. L'offre hôtelière est assez importante mais se résume principalement à des bungalows sur le bord de la rivière. Le problème est qu'ils sont assez rustiques : chaque bout de bambou est séparé de son voisin par quelques centimètres, les salles de bains à la limite de l'insalubrité et les bêtes se sentent visiblement comme à la maison ! Nous en choisissant un dans lequel Anne-Laure ne se sent en fait pas très bien, mais on a déjà payé donc faudra s'en accomoder pour ce soir. 

Du coup, on passe pas mal de temps dans le village à se balader et on se pose dans l'un des bars resto avec vue sur la rivière. Très joli, mais service pas très pressé ... C'est une des grandes caractéristiques du Laos, il ne faut pas attendre d'avoir faim pour aller au restaurant. Si on condense toutes les anecdotes, cela donne la situation suivante : 
  • On tombe d'accord sur un restaurant, 
  • On galère à trouver quelqu'un qui peut nous donner le menu, 
  • Langage des signes et imitations de cris d'animaux pour comprendre ce qui devrait être dans notre assiette, 
  • Une fois la commande effectuée la madame retourne voir les 15 dernières minutes de son feuilleton à la TV puis va au marché à l'autre bout de la rue pour acheter les ingrédients qui manquent,
  • 1h30 plus tard (les délais ne sont pas exagérés), le plat de Yannick arrive, mais ce n'est pas le bon ...
  • C'est pas grave on recommence,
  • Une fois le bon plat servi, on commence à préparer le second plat (et oui, ici il n'y a qu'un feu - de bois),
  • Quand Yannick a fini son plat, le plat d'Anne-Laure arrive et ainsi de suite en fonction du nombre de personnes à table,
  • Bilan des courses, 2h30 passés à table !
Ceci a au moins le mérite de faire passer le temps en dehors de notre bungalow. En revanche, petite précision, nous avons diné avec Monique qui a également pris le même itinéraire que nous (en bus). On occupe notre fin de soirée à établir un stratagème pour s'en débarasser sans avoir de problème avec la police ;-)
Retour au bungalow au grand déplaisir d'Anne-Laure mais bonne nuit pour autant.

23/03
Réveil matinal, on tourne dans le village et finit dans un resto un peu isolé qui deviendra notre adresse pour les petits dej (est-ce utile de préciser que le pancake banane chocolat d'Anne-Laure y est pour quelque chose ?).

Nous faisons ensuite un tour du village à la recherche d'une guest house qui soit dans un batiment en dur. Après quelques visites, nous posons nos sacs dans une chambre tout à fait convenable pour un prix dérisoire, ça fait du bien !
L'après-midi, nous partons faire une balade à l'extérieur vers deux grottes réputées, la première pour avoir accueilli un grand nombre de civils laotiens pendant les bombardements de la guerre du Vietnam, et la seconde pour avoir abrité la banque de la région. Rien d'exceptionnel mais la marche était agréable.

24/03
Nous avons un peu fait le tour du village mais notre plan machiavélique nous amène à rester un jour de plus ici pour laisser Monique partir devant !! Nous en profitons pour nous lancer dans une nouvelle balade, le long de la Nam Ou cette fois-ci.
Nous apprécions les moments passés sur la terrasse d'un restaurant sur laquelle se trouvent des hamacs et régalons nos papilles. Nos bouquins avancent bien ! C'est aussi ça d'être loin de la civilisation, pas d'internet, pas de shopping ... Ça nous plait ! Mais on aurait apprécié qu'il fasse quelques degrés de plus, on sent qu'on est plus au nord !



25/03
Nous quittons Nong Khiaw vers 11h et continuons de remonter la Nam Ou vers le nord. Nous avons besoin d'1h15 de bateau, mais celui-ci prend un peu de retard en allant s'empaler sur un rocher dans un rapide. On n'était pas loin de se renverser, ouf ! Tout le monde sort du bateau et on termine le rapide à pied en tirant le bateau à la main, c'est plus prudent. Finalement, pas de casse sur le bateau qui nous mène jusqu'à Muang Ngoi Neua. 
Nous rencontrons pendant le trajet une famille de français exilée en Polynésie française depuis une dizaine d'années. Sandra et Jérome sont des grands voyageurs et Titaina (4 ans) et Annavei (18 mois) sont bien parties pour leur ressembler. Nous nous lions d'amitié avec eux et décidons de faire un bout de chemin ensemble.
Ce village n'est accessible que par le fleuve et il s'articule autour d'une rue principale en terre dans laquelle cohabitent toutes sortes d'animaux. L'électricité n'est enclenchée qu'entre 18h et 21h et l'eau chaude n'est pas de la partie. Le trou du &*$ du monde ? Un peu oui ... Mais cette fois-ci, notre bungalow est propre et on s'y sent bien !




Manque de pot, une vague de froid s'abat sur le nord du pays et la petite vingtaine de degré nous oblige à sortir tout (on a bien dit tout) notre attirail vestimentaire ! Une fois prêts à affronter le pôle nord, nous partons à la recherche d'un guide pour aller le lendemain visiter les villages alentours. N'étant pas surs du temps, on ne s'engage sur rien et décide de voir demain en fonction de la météo.
Diner avec toute la famille à base de grillades de canard (ça faisait longtemps) et autres viandes dans un resto en bord de rivière.

26/03
Le temps ne s'est pas amélioré quand nous quittons notre lit et nous décidons de refuser les offres de balades avec un guide. Un gros orage s'abat à notre retour du petit déjeuner et nous allons nous réfugier dans notre bungalow persuadés que nous y passerons la journée. 
Vers 11h, une petite voix se fait entendre et Titaina nous propose d'aller nous balader avec toute la tribu car le temps semble s'améliorer. Nous acceptons volontiers et claquons la porte rapidement sans préparer grand chose. Les infos obtenues la veille sur les villages et les sentiers nous suffisent pour choisir notre direction. Le temps devient franchement beau et la balade se transforme en randonnée puisque nous marchons au total 6h et revenons à la tombée de la nuit. Nous avons pu découvrir des paysages magnifiques et un village très typique pas ou peu concerné par le tourisme. Et félicitations à Jérome pour avoir porté Annavei sur son dos et à Titaina pour avoir marché tout ce temps !!
Dernière bonne nouvelle, l'appareil photo fonctionne à nouveau et nous permet donc de garder d'autres traces de cette journée que celles qui resteront dans nos mémoires !








27/03
Il est déjà temps de quitter ce joli village bien paisible et de retrouver notre cher bateau qui nous mènera après 7h de lutte contre le courant et les rapides à Muang Khua à la frontière avec le Vietnam.
Le temps est un peu nuageux mais pas de pluie et toujours des paysages à couper le souffle, on ne sort cependant pas l'appareil - vous n'aurez aucun mal à comprendre pourquoi ... Mais il refera des siennes quelques heures plus tard quand même, il est définitivement temps d'envisager de le remplacer !
Nous arrivons en milieu d'après-midi dans ce village supposé charmant mais qui nous déplait totalement. Nous faisons le tour de guest houses toutes aussi sordides les unes que les autres. Le seul hôtel (on était prêt à sortir le porte monnaie) est fermé et nous finissons par nous arrêter dans une guest house qui a l'avantage (le seul) d'être près du bac qui nous permettra de passer la rivière demain matin à 5h30 pour aller prendre notre bus (le premier au Laos) direction Dien Bien Phu au Vietnam. Dommage que vous n'ayez pas pu voir la salle de bain !!! Et dire qu'on s'est plaint de notre hôtel à Bangkok ;-)

Repas douteux et nuit enfermés dans notre moustiquaire avec nos sacs à dos bien fermés pour éviter tout insecte de s'inviter au Vietnam !

Nous avons grandement apprécié cette étape car nous avions envie d'un peu d'aventure et nous avons été servis. Nous avons eu la chance de voir des paysages magnifiques et la compagnie de la petite famille était fort agréable, notamment les récits de tous leurs périples. Nous regrettons seulement que les locaux soient un peu moins aimables au fur et à mesure que l'on s'approche du Vietnam et que les rizières ne soient pas cultivées à cette époque.

Lien vers l'article précédent : Luang Prabang 

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1 commentaires:

Anonyme Says:

Thanks pour photos et textes, je me régale ! et j'espère que vous rejoindrez rapidement Monique qui à l'air de vous manquer...
Bonne continuation, bizz

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